Si le style cest lhomme, latelier cest lartiste
car il y a chez Yves latelier paysan, latelier artisan et
latelier du rêve et tous sentremêlent. Dabord,
il y a latelier den bas avec la grande presse, les tiroirs
et les outils pesants, lantre du sombre et des encres, celui des
forgerons, des vignerons ou des typographes. Ensuite, il y a, en haut
de lescalier, latelier-antichambre, celui dautres
livres, ceux des autres et les siens, des dessins, des toiles, de la
musique et, en son centre, des cartons où se reposent les estampes.
Enfin, au delà, latelier du ciel, tout en lumière,
avec la petite presse, les natures-mortes accrochées aux murs
ou posées sur les tables prêtes à être croquées,
le périscope en bois pour inverser les images, les casses typographiques,
les formes pour les plombs et les titres ficelés des ouvrages
quYves a imprimés. Au nord, sous le ciel du châssis
de toiture dort, ce jour-là, louvroir du buriniste avec
les pierres à affûter, les brunissoirs, les lunettes-loupes,
le dessin préparatoire, le miroir et le cuivre aux reflets roux
qui attend sagement la morsure des burins posés en éventail.
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